La bande dessinée Rebétiko publiée en 2009 chez Futuropolis, tire son nom d’une musique traditionnelle grecque apparue au début du 19e siècle. Ce genre musical populaire né principalement au sein des prisons et des fumeries de haschisch témoigne, bien souvent, d’un mode de vie marginal cherchant à s’écarter d’un gouvernement à l’époque fortement autoritaire. C’est dans un contexte précis, celui de la Grèce de la fin des années 30, que le dessinateur David Prudhomme a choisi de situer son récit. Rebétiko (la mauvaise herbe) nous fait ainsi suivre un groupe de rebétès (joueurs, chanteurs ou compositeurs de Rebétiko) à travers les rues, les terrasses et les bars d’une ville grecque. L’auteur de cet ouvrage nous y dresse le portrait de cinq musiciens qui, tout en refaisant le monde, s’enivrent, fument, jouent et abusent des bonnes choses le temps d’une journée.
Hormis la force historique et narrative de ce récit, il y a dans le trait de David Prudhomme une capacité admirable à nous faire presque entendre la musique jouée par les protagonistes. Portée par des couleurs très ombragées et un style graphique à la fois agile et harmonieux, cette bande dessinée à l’atmosphère entraînée par les danses, le son du bouzouki (instrument de musique) et les chants grecs d’un groupe d’amis témoigne très bien de ce qu’a pu être le Rebétiko !
Par Zéphir