3 juillet 1975. C’est la date à laquelle le juge Renaud s’est fait assassiner. C’est également le point de départ de la longue enquête que vont mener un auteur de bande dessinée (Davodeau) et un grand reporter (Collombat). Braquage de banque, financement illégal de campagnes électorales, assassinat de ministre, intimidations, violences, les deux détectives amateurs vont sillonner la France et recueillir de nombreux témoignages de juges, membres de milices, proches de victimes, commissaires, hommes politiques afin de nous révéler les sombres dessous de la Ve République.
Cher pays de notre enfance est une véritable bombe qui dénonce la violence brutale qui régnait en France à une époque encore récente. Elle lève le voile sur les (mé)faits du SAC (Service d’Action Civique), souvent présenté comme une milice gaulliste, au cœur de la reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale, et révèle une vision de la France obscurcie par les combines illégales et le sang. Les sombres dessins en noir et blanc de Davodeau illustrent parfaitement cette enquête passionnante et permettent d’alléger la densité d’informations.
Plus qu’une simple bande dessinée, Cher pays de notre enfance est un monument qui change la vision du monde politique à jamais.
Par Alice