Martin Eden, jeune homme de vingt ans de basse extraction sociale va rencontrer – aussi fortuitement que violemment – Ruth, l’amour, la beauté et sa destinée.
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« Marin entre deux bateaux », le double de papier de Jack London va ralentir, avant d’abandonner définitivement, sa vie de transports océaniques et d’humiliations laborieuses pour se consacrer à la culture et à la conquête du cœur bourgeois et lointain de Miss Morse, en se rêvant écrivain.
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Après une série d’infortunes, vicissitudes nécessaires à la biographie fantasmée d’une carrière littéraire ainsi qu’à la perspective narrative, le succès sera soudain. Comme le désenchantement. La faute à une acuité trop grande des codes fermés et bouffis d’une société où la poésie, d’abord fascinante, est finalement par trop absente. Un monde vulgaire, décevant, trop vide, dont les certitudes outrancières vident le sens et la sève des cœurs trop pleins.
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Ce titre est enfin le paradoxe puissant que les sursauts, les soubresauts de la vie, de l’envie et de l’écrit sont bien souvent – même dans leur noirceur la plus lucide – la seule lumière d’une humanité aveugle et vaine.
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Aude Samama et Denis Lapiere signent chez Futuropolis une adaptation en bande dessinée de toute beauté, les dessins et peintures de la première traduisant (littéralement : les traits de Martin sont ceux de l’auteur de L’Appel de la forêt), selon et suivant une nuance fragile, la décomposition sentimentale et tragique dans les visages répétés de cette fable morale.
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Une version magistrale, au découpage précis et précieux, qui est à associer à celle filmique de Pietro Marcello, confirmant encore que cette œuvre n’a pas d’âge et sait emprunter différents profils : relisez, lisez et regardez autrement Martin Eden !