Le temps des sauvages a évoqué en moi, pendant tout le long de la lecture, la pensée de certains philosophes comme Nietzsche qui a dit, entre autres, «Parmi toutes les variétés de l’intelligence découvertes jusqu’à présent, l’instinct est, de toutes, la plus intelligente. »
Qu’il s’agisse de l’instinct de survie dont fait preuve Jean lorsqu’il se sent menacé, de celui de vengeance qui anime Noir ou encore du désir qui lie Blanc et Marianne, les instincts qui nous animent sont au centre de ce récit futuriste où la reproduction humaine fait partie du marché et que les gènes humains peuvent être augmentés, améliorés avec des caractéristiques animales.
Se mêle ainsi, poussés par leurs instincts parfois les plus primitifs les vies et destins de 4 homme-loup, d’une femme-loutre, d’une femme-serpent et de Jean.
Dans un monde où tout, jusqu’à la reproduction, est sous contrôle du marché et de l’homme, des liens se créent en dehors de toute attente et de toute logique.
Parsemé de références sociologiques, industrielles et savantes en tout genre, ce récit est à la fois loufoque et très interrogateur sur ce que nous sommes, ce qui nous guide et ce(ux) qui nous dirigent.
Perturbation renforcée par les dessins réalistes et précis de Sébastien Goethals où voir des loups agirent dans le monde des humains nous montre à quel point l’homme n’est en fait que pulsions et instincts et que notre humanité représente à la fois notre plus grande force et notre plus grande faiblesse.
Par Alexandra